En quoi consiste le projet AuroræVia ?
Quatre activités :
- Un habitat inclusif pour 6 personnes porteuses de trisomie 21 vieillissantes
- Un lieu ressource pour salariés, aidants, citoyens…
- Un projet de vie sociale et partagée
- Un accompagnement adapté jusqu’au décès des colocataires
Version plus accessible
Nous sommes l’association AuroræVia: Christine, Christelle, Caroline, Elodie et Liliane.
Nous sommes des professionnelles.
Nous travaillons pour certaines d’entre nous à l’Adapei 35.
En plus, nous travaillons aussi pour créer un habitat partagé.
Nous recherchons d’autres personnes et des familles pour nous aider.
C’est un appartement partagé avec d’autres habitants.
Les habitants ont une chambre et une salle de bain.
L’habitat partagé n’est pas un établissement.
C’est un logement ordinaire.
Je peux choisir d’y habiter.
L’habitant paie son loyer tous les mois, grâce à ses allocations.
Dans l’habitat partagé, je peux choisir :
• mes activités,
• mes horaires,
• mon rythme de vie
Les habitants partagent des espaces de vie communs (la cuisine, la salle à manger) et
des services.
Les habitants préparent ensemble un projet de vie sociale et partagée.
Ils choisissent des activités et des sorties qu’ils vont faire ensemble, s’ils le souhaitent.
Ils décident ensemble des règles de vie de l’habitat.
Ils peuvent manger ensemble et aider pour préparer le repas, faire les courses.
L’habitat partagé permet aux habitants de participer à la vie de la commune (fêtes, marchés, spectacles…)
Il se trouve à côté du bourg, des magasins et aussi:
• des services publics,
• des transports,
• des services de santé…
6 colocataires porteurs de handicap âgés vivront ensemble, jusqu’au bout de leur vie.
Chacun pourra rendre visite à sa famille et ses amis.
Il pourra aussi les recevoir chez lui.
On pourra organiser des goûters avec les familles, les amis et les voisins.
Il y aura aussi des bénévoles.
Chacun aura des accompagnants la journée et la nuit pour l’aider.
Chacun paiera ses accompagnants grâce à des aides de la MDPH (PCH).
Les infirmières libérales, les docteurs et l’hôpital à domicile (HAD) viendront si besoin, pour éviter le plus possible d’aller à l’hôpital.
Dans 3 ans, en 2027.
Dans une commune près de Rennes, à Bourgbarré.
Aujourd’hui les personnes porteuses de handicap vieillissent de plus en plus.
Parfois, elles vivent dans des foyers, ou en appartement.
D’autres vivent dans leur famille.
Souvent, nous ne pouvons plus vivre seuls quand nous avons besoin de beaucoup d’aide.
Nous devons déménager.
Parce que c’est très difficile pour notre famille qui est aussi très âgée.
Ou parce que le foyer n’est plus adapté.
Alors nous pouvons demander à habiter par exemple dans une MAS (maison d’accueil spécialisée).
Mais il n’y a pas assez de places.
Pour l’instant il n’y a pas beaucoup de foyers pour les personnes très âgées.
Et il faut aider les familles, les aidants.
Voilà pourquoi nous proposons une autre solution.
Version plus détaillée
Nous proposons un lieu de vie à taille humaine pour un petit collectif homogène dont le projet de vie sociale et partagée est co-construit par les habitants, leurs représentants, les citoyens de la commune, les futurs salariés et toute personne engagée dans cette volonté d’inclusion.
C’est un projet collectif et partenarial qui répond à des besoins essentiels, dont le lien social et la citoyenneté. Il conduit à la réflexion et le partage sur la question de la fin de vie des personnes porteuses de handicap.
C’est un instrument d’attractivité des métiers de l’aide à la personne. Ce sera un lieu de vie axé sur le bien-être des habitants et des salariés qui seront acteurs de leur vie professionnelle grâce à une gouvernance participative.
Cette innovation territoriale répond aux politiques publiques du vieillissement et sur la fin de vie. L’accompagnement jusqu’à la fin de vie est rarement envisagé dans les projets. Ici, il est pensé dès sa conception, y compris architecturale avec un équipement adapté et une grande salle commune où les lits auront leur place si les personnes ne peuvent pas se lever au fauteuil pour des moments partagés.
C’est l’opportunité pour la commune et ses habitants d’agir pour l’inclusion. Cette grande salle permettra en effet d’accueillir des invités lors d’activités, de repas et de temps conviviaux pour sensibiliser et présenter l’action spécifique menée.
Ce modèle est reproductible, grâce à la mutualisation des aides personnelles de chaque colocataire. Au vu des besoins, un essaimage est envisagé quand le projet sera déjà en fonctionnement.
Ainsi, nous proposons un domicile adapté par le projet de vie sociale et partagée, ayant pour particularité d’être conçu pour prévoir l’accompagnement des personnes jusqu’à leur fin de vie, et permettant aux aidants familiaux ou aux établissements médico-sociaux de passer le relais.
Cela libérera quelques places pour des personnes en attente de place en structure médico-sociale (plus de 2000 en Ille et Vilaine).
C’est en outre la possibilité de préserver la dignité des personnes et le goût à la vie en dépit du handicap, du vieillissement et de la dépendance, jusqu’à leur décès, à leur domicile, en leur évitant au maximum des hospitalisations.
L’habitat inclusif est une réponse aux besoins des personnes, mais aussi une opportunité pour le territoire: une solution à moindre coût pour la société, intermédiaire entre le domicile ordinaire et l’hébergement en établissement spécialisé, pour des personnes âgées et porteuses de handicap; une autre manière de vivre ensemble, mais aussi d’habiter un bourg, un territoire.
Des structures à fort étayage (accompagnement 24h/24) existent et fonctionnent.
AuroræVia sera le domicile privé des colocataires – ils accueilleront donc les intervenants chez eux.
L’équipe sera pluridisciplinaire (Accompagnant Educatif et Social, Aide-Soignant, Auxiliaire de Vie Sociale) et animée par un animateur du projet de vie sociale et partagée.
Le principe fondamental repose sur la mise en commun des heures d’accompagnement attribuées à chaque colocataire. En effet, à lui seul, un colocataire ne peut pas vivre de manière indépendante avec quelques heures d’aide par jour. La mise en commun partielle ou totale des heures par le groupe des 6 colocataires leur permet de bénéficier d’une assistance 24h/24 et 7j/7.
Un dossier MDPH sera constitué par les représentants légaux 9 à 12 mois en amont de l’emménagement pour déterminer les droits en aide humaine (PCH) qui financeront le salaire des accompagnants. Il n’y a pas besoin d’une orientation MDPH.
Une demande d’aide ménagère du département est à demander au CCAS ou à la mairie.
Le logement est régi par le droit commun car il ne s’agit pas d’une structure médico-sociale, mais d’un habitat en milieu ordinaire.
Un-e animateur-rice de la vie sociale et partagée assure la coordination entre tous les professionnels et veille à la qualité de vie individuelle et commune, au plus près des besoins et attentes de chaque colocataire.
Une charte de vie sociale et partagée garantit les engagements respectifs entre chacun.
Une coordination des soins médicaux permet d’accéder à tous les soins avec l’intervention de l’hôpital à domicile si besoin, pour éviter au maximum des hospitalisations, et garantir un accompagnement digne jusqu’à la fin.
LE LOYER ET LES FRAIS D’HÉBERGEMENT
679€/ mois maximum (soit 70% de l’AAH).
Les charges partagées comprennent l’électricité, le gaz, l’eau, les courses alimentaires, les assurances, les équipements des espaces communs, les coûts liés au véhicule PMR, etc…
Les allocations Adulte Handicapé (AAH), Majoration Vie Autonome (MVA) et Logements (AL) peuvent aider à financer ces charges.
LE SALAIRE DE L’ANIMATEUR-TRICE DU PROJET DE VIE SOCIALE ET PARTAGÉE
La source de financement de ce poste par des modes de financements diversifiés assurera le soutien pérenne de l’animation.
Si nous obtenons une convention avec le Conseil départemental, l’AVP (Aide à la vie partagée) de chaque colocataire sera mutualisée pour financer tout ou partie de ce salaire.
Il sera mis en place dès connaissance des personnes concernées via le retour du questionnaire afin de:
- écouter activement
- partager des informations sur les dispositifs du territoire d’accompagnement et de répit aux aidants en fonction des besoins et des attentes
- orienter et accompagner vers les démarches à effectuer si besoin
- sensibiliser sur le processus du vieillissement, de la fin de vie et de la mort
- favoriser l’inclusion dans la cité des personnes porteuses de handicap vieillissantes
- travailler ensemble sur le projet de vie sociale et partagée de l’habitat partagé
- débuter la file active de l’habitat
L’accompagnement se fera selon 4 volets:
- l’aide aux actes de la vie quotidienne
- l’accompagnement à la vie sociale et citoyenne sur la commune
- les soins médicaux et paramédicaux
- l’animation du projet de vie sociale et partagée
L’aide aux actes de la vie quotidienne :
- Les accompagnants seront au minimum 2 en permanence, 24h/24, à évaluer en fonction des besoins la nuit.
- Tous les moyens ergonomiques requis seront prévus pour faciliter les accompagnements.
- La prise en compte des besoins de chaque colocataire impliquera une organisation à la demande, quotidiennement adaptée et souple (en fonction des moments d’éveil, d’appétit…).
- Les courses, la préparation des repas et les différentes tâches ménagères seront effectuées par les accompagnants, en présence des habitants, selon leurs souhaits, qui profiteront ainsi d’une participation active, de stimulations visuelles, olfactives, auditives…
L’accompagnement à la vie sociale et citoyenne sur la commune:
- Les proches souhaitant participer à des moments de convivialité, d’aide aux repas ou de sorties seront les bienvenus; cette contribution de proches ou de bénévoles sera volontaire et complémentaire.
- Des activités collectives et individuelles en lien avec l’environnement social et culturel du territoire: des sorties dans la commune, les courses chez les commerçants, producteurs locaux et au marché, des repas au restaurant, des rendez-vous chez le coiffeur ou encore chez l’esthéticienne, des activités autour du bien-être, de la médiation animale, de la musique, du chant, ou encore à la bibliothèque…
- La participation aux évènements: les spectacles, les fêtes de la commune, de l’Ehpad voisin, d’autres habitats inclusifs ou d’établissement médico-sociaux du territoire, des crèches et d’écoles voisines, des services jeunesse de la ville ou autres associations pour favoriser l’inclusion et retrouver une place en tant que citoyen à part entière.
- Des moments de convialité et de sensibilisation seront organisés à destination des proches, des salariés, du voisinage, des citoyens.
- Les activités se feront en fonction des choix et des centres d’intérêt de chacun, en recherche de l’équilibre entre la vie privée, l’état de fatigue et le lien social.
- La proximité des transports, des services et des commerces complète la mixité du projet immobilier qui comprend une centaine de logements et une salle dédiée aux associations: il s’agit bien d’un logement ordinaire inclus dans la cité.
Les soins médicaux et paramédicaux:
- Ils seront dispensés par les soignants libéraux locaux et l’Hôpital à domicile si besoin.
- L’accompagnement à 2 professionnels sera systématique dès que besoin, pour le confort des habitants et des professionnels, éventuellement avec la collaboration des différents intervenants médicaux et paramédicaux libéraux (infirmières, kinés, HAD…).
- En fonction des besoins, les équipes mobiles de soins palliatifs, d’épilepsie ou de géronto-psy seront sollicitées pour adapter l’accompagnement.
- L’état de veille de l’Hôpital à Domicile permettra de mettre en place une hospitalisation à domicile rapidement afin d’éviter des hospitalisations au maximum.
- une offre de services sanitaire ou médico-sociale individualisée pour l’aide et la surveillance en fonction de leurs besoins pourra être sollicitée.
L’animation du projet de vie sociale et partagée
Les salariés:
- Ils sont impliqués dès la conception du projet, au sujet de la gouvernance, du recrutement, de l’élaboration du planning, ceci afin d’être acteurs de leur vie professionnelle.
- Les salariés seront choisis en fonction de leur expérience, de leur motivation à accompagner des personnes nécessitant un accompagnement spécifique, et seront par conséquent formés à cela.
- Une analyse de leurs pratiques sera assurée.
- Ils seront salariés des colocataires eux-mêmes par l’intermédiaire d’un service mandataire ou sinon d’un service prestataire.